Lundi 29 avril 2013 : Raid Stubai J5 > Wildes Hinterbergl 3288 m, suite et fin...

Publié le par fof74

P1100372Le refuge s'est plus ou moins vidé hier, il y a beaucoup moins de monde ce soir. Au matin, le ciel est bien couvert mais bon, il ne pleut pas c'est déjà ça.

Aujourd'hui nous partons pour le WIldes Hinterbergl, normalement via le Turmscharte, petit col avec un passage à pied dans les rochers obligatoire. Nous avons un peu discuté de tout ça avec nos compagnons de table hier soir. Deux couples italiens.

Quand on part, ouh là là le temps c'est franchement pas ça, et alors, la neige, c'est pire que tout... On patauge déjà à 2100 m à 6 h 00 du matin, gloups.

P1100373Mais on ne se démonte pas, hein, on est parés équipés pour affronter ce dernier sommet. En route pour le long vallon à remonter, ça tombe bien, on le connaissait déjà sous un temps de chien, on ne le verra décidément pas sous le soleil. Plus la peine de songer à traverser la rivière facilement, les maigres ponts de neige qui restaient encore avant hier se sont tous écroulés, ça a pas mal fondu en 48 h.

P1100374Vu qu'on aime bien les passerelles douteuses, on ne changera pas de tactique !! Par contre, on rigole moins quand il faut vraiment traverser sur de la neige plus que molle avec un bruit de torrent grondant fort en dessous. Heu, c'est sûr que là, tout va pas s'écrouler ?

Ah j'ai oublié de préciser qu 'il y a un copain du raid qui s'est encore invité tout seul alors qu'on l'avait pas franchement convié, c'est le vent. Qui souffle pas pour se marrer, lui.

 

On atteint le bout du vallon. Devant nous un groupe de trois, qui nous ont doublé et un autre groupe de trois qui lui peine plus, avec un bien à la traine. En haut de la pente le vent devient très violent, on s'abrite quelques minutes sous un rocher histoire de boire un coup de Marschtee bien chaud. Puis c'est reparti.P1100375 Pfiou, ça va être interminable ce truc. Je suis pas bien sûr qu'on arrive vraiment en haut, d'ailleurs aurais-je envie de dire, presque à quoi bon si c'est pour rien voir et faire du ski pourri. Mais les risques objectifs sont assez faibles, finalement, on est pas si mal que ça à avancer avec le cerveau en mode déconnecté et, qui sait, peut-être une belle surprise nous attend en haut ?

On quitte les deux groupes de trois qui continuent de remonter le glacier, nous on bifurque vers le vallon du Turmscharte. On se sent bien seuls. On monte, on monte, on monte. C'est long (mais ça c'était prévu !)

P1100377Un groupe commence à nous rejoindre et nous arrivons au pied des difficultés quasi ensemble. Apparemment c'est un guide avec un groupe. Stef, part devant, skis sur le sac, corde dans le sac. Ca n'a pas l'air bien dur. En fait c'est pas si facile que ça et il y a un pas pour rejoindre le rocher. Du P1010899coup Stef décide de sortir la corde. On n'est pas au plus confortable et on gêne un peu le passage. Je me décale, mais je suis super gênée de faire le poireau comme ça. Le guide a dû bien se marrer en passant, ou au contraire s'affliger, je ne sais pas. C'est sûr il a bien défriché le pas et ça passe presque les doigts dans le nez. Mais ensuite, le temps que tous les gus du guide réussissent à grimper, nous oP1010901n attend comme des cruches derrière et perso, je se les meule sévère.

J'espère que c'est pas le même binz qu'au Wildgratscharte pour descendre sinon on n'est pas rendus... Apparemment ce sont les derniers pas de grimpouille, c'est pas que c'est difficile mais avec le gros sac, les skis sur le sac et les pompes de ski, y a plus simple !

 

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Au col, soulagement, on chausse direct et c'est super beau. Attention, j'ai pas dit il fait super beau, non non non, il fait toujours aussi pourri mais on y voit toujours aussi bien (ça doit être une spécialité autrichienne, le plafond à 3500 m !!) mais l'ambiance plateau glaciaire à l'autre bout du monde est pas mal.

 

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P1100381On arrive donc assez rapidement en haut, petite pause classique du sommet, en mode quand même un peu "circulez y a rien à voir" parce que même si le plafond n'est pas trop bas, l'horizon est pour le moins bouché...

Un groupe est monté par le glacier direct et semble descendre par là, ça nous dit bien ce petit tour, parce que redescendre le Turmmachinchose pour se taper de la bonne neige de m****, autant avoir de la neige pourrie sur moins de longueur. Et mon petit doigt me dit que sur le glacier, la neige, elle a moins dégelé (heu, là d'ailleurs en l'occurence elle est bien béton mais ça sera toujours mieux que la soupe !!!)

Donc feu flammes vers le Berglasferner. Jour blanc au début, on sait que l'endroit est potentiellement crevassé donc on se lâche pas tro,p puis on arrive au sommet d'un bombé et là on voit tout le glacier, et ouah, la neige est assez dure, bien portante, avec quelques séracs à côté c'est un sacré bon moment de descente !

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Dès qu'on quitte le glacier, on s'enfonce et même avec les skis larges, c'est bientôt en mode sous marin qu'on évolue.

P1100388On aura même le droit de faire du rab de montée et de remettre les peaux, on s'est laissé emportés par des traces de descente et la suite, avec cette neige lourde dans du un peu raide ne nous a pas vraiment inspiré confiance (du coup on a eu le droit aux quelques virages sous une belle moraine bien raide qui coulait plein de cailloux, un mini Alpgrüm - petite pensée pour Apoutsiak ;-) . P1100389La suite, ce ne fut pas tant pire, car la neige était finalement plus tassée par l'eau et donc plutôt pas trop mal skiable, héhé !! On a le droit à notre petite partie skating fort sympathique dans le bas du vallon et l'arrivée au refuge. Pas de repas en terrasse ce coup là, le temps ne le permet pas ! Par contre l'après midi passée à flaner et à préparer les sacs pour la descente du lendemain se concluera par une gentille proposition d'un des couples d'italiens qui, garés en bas, et repartant le lendemain matin, se proposent de nous ramener à notre voiture. Ca c'est bien sympa !!!

 

 

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Mardi matin. 5 h 00 les premiers réveils sonnent.

Nous on se lèvera plus tard mais j'entends "Ach, es regnet. P1100390Das ist so ein blödes Wetter..." Bon, au moins, pas de regret, c'est une météo à descendre sans se P1100394poser trop de questions !

Un peu skis aux pieds mais surtout skis sur le sac, et 3 km de route à descendre limite au pas de course parce que les italiens, bien derrière nous sur le sentier en chaussures de skis, nous ont bien distancés en P1100396pompes de trail ensuite...

Retour à la voiture, un peu de fatigue quand même mais il faut bien prendre la route...

En résumé, un joli parcours, dommage pour les conditions nivo, mais ce fut une belle découverte !

Publié dans ski de rando

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