Samedi 7 juillet 2012 : Pointe de Chombas en mode "just for girls" ;-)
Et oui, une rando entre nanas !
Mais quelle rando !
Pourtant pas du tout le truc prévu depuis des lustres genre "cet été, ce sommet là, je le fais" (et que ça fait 10 ans que je le dis !). Non, une trouvaille de dernière minute version moteur de recherche Camptocamp. Vous cherchez quoi mademoiselle ? Une rando sortant des sentiers battus, pas trop loin avec une dénivelée somme toute raisonnable, et bien pourquoi pas la Pointe de Chombas par Gramusset.
Quand au samedi matin le soleil est d'humeur aussi radieux que ma partenaire de rando du jour, alors c'est sûr que la journée va être excellente !!!!
Arrivées aux Troncs, on a déjà dû papoter de 30 sujets différents !
Mais arrivées aux Troncs surtout :
"-hé dis donc les Troncs, hein, quelle horreur cette journée du proba de l'AMM* !
-m'en parle pas... D'ailleurs si tu veux pour rallonger la balade, on peut partir du Chinaillon (rires !)"
Aux Troncs c'est indiqué noir sur blanc : refuge de Gramusset 964 m de dénivelée, 3 h 15.
Mouais, on se dit bien Pô et moi que 3 h 15, on devrait pouvoir tenir l'horaire !
Quelques mètres plus loin en sortant de la forêt (et en ayant accessoirement encore papoté de 30 autres sujets différents)
"-heu... on n'est pas parties un peu comme des balles ?
-(là c'est mon palpitant qui répond) Si c'est possible"
Qu'à cela ne tienne, on a dû ralentir... au moins sur 200 m - de distance !
Au Planay, paf c'est le col de l'Oulettaz qu'on se prend dans les mirettes.
"-Ah moi, j'ai coulé ma bielle à la moitié de la pente.
-ah, bah moi, c'était depuis la Bombardellaz que je l'avais déjà coulé la mienne :-("
tout ça en se disant en notre for intérieur que si ça avait été aujourd'hui, l'horaire du proba, on l'aurait explosé.... mais dans le bon sens !
Chemin faisant, on prend de l'altitude, on a quitté la forêt, et à présent on s'élève dans un paysage de prairie qui se fait de plus en plus bouffer tout cru par les lapiaz. Et par le soleil qui monte dans l'horizon et ne fait qu'une bouchée des nuages qui 
virevoltent à toute allure dans le ciel bleu azur, un peu comme ces trois gros oiseaux qui nous survolent (vautours ? - pas gypaête en tout cas, ni aigle apparement).
Le refuge est rapidement en vue, mais dans le vent.
"-Mais au fait il est quelle heure là, on n'a pas mis 3 h 15 ?!
-Ah non, c'est sûr, ça fait 1 h 40 qu'on est parties !!!! On se prendrait pas une 'tite pause thé/café ?
-Ouaiiiiiiiiiiiiis, carrément, même !"
Ambiance de terrasse de refuge, Gramusset sous sa bienveillante Pointe Percée, au milieu de son magnique désert de calcaire.
Le vent nous glace et nous repartons sur un rythme légèrement plus cool !
Je m'amuse à sauter de lapiaz en lapiaz, cherchant comme un jeu de piste les cairns et marques de peintures qui jalonnent l'itinéraire. Un groupe de 6 loin devant nous a parcouru les derniers névés pour entamer la montée de la vire permettant l'accès au Pré aux Chèvres. C'est bon signe.
C'était bien noté sur c2c : itinéraire ludique. Ludique et super plaisant, je me régale ! On s'éclate à grimpouiller sur les lapiaz "regarde c'est de l'adhérence pure, au mois du 2sup !"
Une ou deux blagues plus tard "et si on organisait un cache cache géant ici ? Genre deux jours après on cherche toujours le dernier dans un trou !!!!" on atteint, à mon grand regret si tôt le vire d'accès au sommet, tellement c'était splendide cette traversée calcaire !
Ceci dit ce sont d'autres plaisirs qui arrivent, le vent synonyme de cette altitude qui me manquait, de nouveau l'effort pour finaliser les derniers mètres, l'horizon qui se dégage avant ce souffle ultime de tout le massif du Mont Blanc qui apparait. Le mont Blanc et consorts, puis la Gouille aux Fours tout en bas, les contreforts de la Vanoise et en plus, on est seules au monde, seules avec un chocard si sauvage qu'il ne viendra même pas partager notre pique nique ! Pique nique bien mérité qui, même s'il est pris un peu tôt, nous remplit l'estomac avec grand plaisir !
On s'abrite du vent, et on est simplement BIEN là haut !
On descend dans cette rude pente du Pré aux Chèvres "tu la sens cette pente là ? Avec des skis aux pieds c'est juste du pur bonheur !!!"
On croise un bouquetin solitaire, et on continue de perdre de l'altitude dans un terrain digne du meilleur entrainement qui soit au terrain varié*.
Passage un peu merdique pour rejoindre la combe de Chombas, et je crois que l'idée nous atteint en même temps "mais c'est pas un pur endroit pour siester là ?"
Pas de vent, grand soleil, dominées par le Charvet et Chombas, dans une solitude totale, c'est le pied !
"-tu crois pas que ça mérite la photo là ?
-Oui oui oui, un ptit coup de retardateur et ça va être nickel
[... c'est qu'il en faut du temps et de la patience pour mettre l'appareil comme il faut en équilibre sur un rocher !]
-...trois, quatre...... sept, huit, neuf......(et un grand fou rire devant l'arrivée magistrale de Pauline tentant de se faire la pause "sieste") !!!!!"
Comme les 1300 m de montée à Chombas ne nous suffisaient pas on est allées faire un petit tour plus haut pour tenter d'apercevoir un spit - parait que ça grimpe à Chombas !
Puis on a commencé à redescendre, entre peur de se faire une cheville pour Pauline et de se faire croquer par une vipère - ça a une bonne tête de terrain à vipère ce bas de combe.
On est descendues encore et encores, plongeant toujours plus vers les pentes du Charvet. Mais c'est de l'autre côté qu'il faut qu'on aille !
On finit par récupérer le sentier ... de la Bombardellaz.
Encore quelques souvenirs !
"-Y a deux ressauts qui remontent, là, ça te flingue le moral et les jambes ça.
-c'est pour ça qu'il ne faut pas faiblir, on garde le rythme"
et on arrive en haut essouflées !!!!
Le planay, et de nouveau la descente sur les Troncs.
Et la voiture.
On a tellement profité de cette journée, tellement tout apprécié, qu'on reste encore longtemps dans cet atmosphère de gaieté et de bonne humeur !
Avec des projets communs naissants, hein, on les aura ces Maudits bl'héros ;-)
Quant à la combe de Chombas, c'est à skis que je veux de nouveau la parcourir !!!
NB sur les *
c'est sur ces terres araviesques que nous avons toutes deux (à des "époques" différentes 2002 et 2011) tentée le probatoire accompagnateur en moyenne montagne. Proba où nous nous sommes chacune lamentablement vautrées à la première épreuve, celle de la marche. Première épreuve qui est une VERITABLE epreuve ! 1800 m de déniv pour 30 km avec un sac de 10 kg. Pour les connaisseurs du coin, on part du Chinaillon, direction le maroly, le col des annes, descente sur les troncs, route dans la vallée du bouchet, montée aux confins, traversée sous les combes via la bombardellaz, montée à l'oulettaz, col des annes, descente aux troncs, le tout en moins de 6 h je crois (on est d'accord on en tire la langue d'avance !!!!)